Lili Brik

Dans les premières années de la révolution soviétique, au temps du cinéma muet, les intertitres étaient généralement retirés des films pour laisser la place à un acteur qui montait sur scène et jouait en direct les dialogues. Cheveu d’ange (dont Maïakovski avait écrit le scénario et Lili Brik, sa muse dans la vie, tenait le premier rôle) réclamait qu’un ventriloque se charge de cette tâche. Le scénario mélodramatique décrit le désespoir d’une jeune travailleuse dont le mari est mort pour la bonne cause. Le seul souvenir physique qu’il lui reste de son bien-aimé est un cheveu qu’elle conserve dans un médaillon suspendu à son cou. Régulièrement, elle l’extrait de son écrin et entame de déchirantes conversations avec lui.

L’heure et demie du film présente l’héroïne aux prises avec sa vie de tous les jours, mais également, au premier plan, presque constamment à l’écran, un cheveu, comme s’il avait été oublié sur l’objectif de la caméra. Ce cheveu reste immobile lors des complaintes de la jeune veuve et s’anime dès qu’il lui répond pour la réconforter.

Sur scène, le ventriloque parle de sa voix normale pour la jeune veuve, ne mettant son talent qu’au service exclusif du cheveu lorsqu’il reprend vie.

Lili Brik, héroïne de Cheveu d’ange

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