La consolation
Parfois, nous traversons les circonstances de la vie sans qu’elles aient de prise sur nous. D’autres fois, les circonstances de la vie nous traversent sans que nous ayons de prise sur elles.
On pourrait — à ce petit jeu — se demander qui est le plus fort. Mais il n’est pas possible de répondre, car tout se passe dans un brouillard si épais qu’on n’y distingue pas grand-chose.
Il ne faut espérer dissiper ce brouillard qu’en se racontant continuellement et tout haut notre vie. Seul le souffle de nos mots pourra modifier la condensation ambiante.
Lorsque après beaucoup de temps, nous pourrons enfin voir dans le brouillard, nous nous rendrons compte de la disparition des circonstances de notre vie, et de nous-mêmes.
Seule notre parole restera en suspension.